dans

La solitude


J’écoute, à demi transporté,

Le bruit des ailes du silence,

Qui vole dans l’obscurité.

Le Contemplateur

__________________

 Oh que j’aime la solitude !

Que ces lieux sacrés à la nuit

Eloignés du monde et du bruit,

Plaisent à mon inquiétude !

Mon Dieu ! que mes yeux sont contents

De voir ces bois, qui se trouvèrent

A la nativité du temps

Et que tous les siècles révèrent,

Être encore aussi beaux et verts

Qu’aux premiers jours de l’univers !

Un gai zéphire les caresse

D’un mouvement doux et flatteur.

Rien que leur extrême hauteur

Ne fait remarquer leur vieillesse.

Jadis Pan et ses demi-dieux

Y vinrent chercher du refuge,

Quand Jupiter ouvrit les cieux

Pour nous envoyer le déluge,

Et, se sauvant sur leur rameaux,

A peine virent-ils les eaux.

Que je trouve doux le ravage

de ces fiers torrents vagabonds,

Qui se précipitent par bonds

Dans ce vallon verts et sauvage !

Saint-Amant, La Solitude, 1617



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