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Les origines de l’homme par Cl…


La Voix du Nord, 7, 11 et 14 juillet 1978

Le XIXe et le XXe siècle ont été ceux dans lesquels l’humanité a découvert le caractère historique et temporel du monde et de la nature. À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, les savants découvrent petit à petit le fait de l’évolution biologique, de l’histoire naturelle des espèces. Au milieu du XIXe siècle, on commence à entrevoir l’histoire naturelle de la genèse de l’Homme. Au début du XXe siècle seulement, les physiciens découvrent l’histoire de la matière, ce qu’on peut appeler la généalogie de la matière. Et enfin, au milieu du XXe siècle, les astrophysiciens découvrent l’histoire de l’Univers en son entier, la cosmogonie. Toute la réalité cosmique, physique, biologique se trouve donc aperçue maintenant dans sa genèse, dans son histoire progressive. À l’univers des Anciens, univers tout fait, achevé, de toute éternité ou depuis le commencement, s’oppose maintenant notre propre vision du monde : celle d’un Univers en train de se former — ou d’être formé — depuis quinze ou vingt milliards d’années.

La place de l’Homme dans la nature ou dans l’Univers se trouve pensée tout autrement. Dans l’univers achevé de toute éternité des anciens philosophes grecs, ou bien l’Homme est là de toute éternité, comme toutes les autres espèces animales. Ou bien sa présence dans le monde physique est considérée comme une chute, comme une catastrophe. Un philosophe allemand qui vient de mourir, Martin Heidegger, pense l’Homme comme jeté dans le monde. Sa condition est intelligible en termes de chute, ce qu’Heidegger appelle la Geworfenheit.

Les sciences de l’Univers, de la nature et de l’homme nous montrent à l’évidence que l’Homme n’est pas plus jeté dans le monde que la pomme n’est jetée dans le pommier. L’Homme est le fruit, le terme actuel, d’un long travail de composition, cosmique, physique et biologique. Ce que nous montrent les astrophysiciens, les physiciens, les chimistes et les biochimistes, les biologistes, les paléontologistes et les zoologistes, c’est précisément l’histoire de cette lente composition, qui aboutit, aujourd’hui, ce matin à l’aube, à l’Homme moderne.

Pour prendre connaissance de cette histoire de la genèse de l’Homme, le lecteur de langue française dispose maintenant de plusieurs ouvrages de haute qualité scientifique. Nous allons lui en indiquer quelques-uns.

Tout d’abord le tome VII du grand Traité de Paléontologie dirigé par l’éminent paléontologiste français Jean Piveteau. Ce tome est consacré aux Primates et à la paléontologie humaine (éd. Masson, 1957). Dans ce superbe ouvrage, abondamment illustré, le lecteur de langue française trouvera un état de la question, rédigé il y a un peu plus de vingt ans déjà. Du même savant, il faut lire les synthèses plus récentes et moins volumineuses, adressées à un plus large public : L’Origine de l’Homme (éd. Hachette, 1962) ; Des Premiers Vertébrés à l’Homme (éd. Albin Michel, 1963) ; Origine et Destinée de l’Homme (éd. Masson, 1973).

Madame E. Genêt-Varcin a publié, en 1969, une synthèse de nos connaissances en ce qui concerne le problème des origines humaines dans son bel ouvrage intitulé : À la recherche du Primate ancêtre de l’Homme (éd. Boubée).

Enfin, le lecteur français dispose aujourd’hui d’une synthèse très récente, celle qui est due à l’éminent biologiste et zoologiste français Pierre-Paul Grassé. Ce savant est sans doute aujourd’hui sur notre minuscule planète celui qui connaît le mieux l’histoire de la vie, l’histoire naturelle des espèces vivantes. Son érudition n’est pas mesurable par le commun des mortels. P.-P. Grassé a dirigé la publication du monumental Traité de Zoologie (éd. Masson). A l’intention des étudiants et de ceux qui désirent se cultiver, sans toutefois posséder la fortune nécessaire pour acheter le grand Traité, P.-P. Grassé a publié un Précis de Zoologie, qui est plus à la portée de ceux d’entre nous qui ne disposons pas des richesses des producteurs de pétrole. Et dans ce Précis de Zoologie, le troisième tome, qui vient d’être refait, est consacré aux Vertébrés. La dernière partie de ce Précis est consacrée à la genèse de l’Homme, à l’histoire naturelle de l’Homme (éd. Masson, 1977).

Rappelons à nos lecteurs qu’après un siècle de travail et de fouilles, la paléontologie humaine est parvenue à cette idée que la genèse de l’Homme s’est effectuée par vagues successives, par poussées successives qui vont depuis l’apparition des premiers Primates, à la fin de l’ère secondaire, il y a environ soixante-dix millions d’années, jusqu’à l’Homme moderne. Dans cette histoire de la genèse de la forme humaine, et si nous nous contentons d’observer les quelques millions d’années les plus récents, les savants distinguaient en gros quatre étapes :

1. Les divers Australopithèques. Les plus anciens vivaient il y a six ou sept millions d’années, et les plus récents il y a un million d’années. Ils sont bipèdes et de petite taille. Les uns mesurent environ 1,25 m. Les autres, un peu plus grands, 1,55 m. Leur capacité endocrânienne est en moyenne de 500 cm3.

2. Les Archanthropiens parmi lesquels on distingue le Pithécanthrope, le Sinanthrope, etc. Ils sont apparus alors que vivaient encore les Australopithèques. Leur cerveau est déjà plus volumineux, environ 1000 cm3.

3. Enfin les Néanthropiens, parmi lesquels se situe l’Homme moderne. En Europe, les plus anciens squelettes de l’Homo sapiens datent de 30 000 à 40 000 ans. À ce moment, l’Homme de Neandertal a disparu. Tel est le point de vue de P.-P. Grassé. D’autres chercheurs, par exemple Bernard Vandermeersch, pensent que l’Homo sapiens existait déjà il y a 60 000 ans, et il estime probable que son origine remonte à 100 000 ans.

Sur ces grandes étapes, les chercheurs sont dans l’ensemble d’accord. Les discussions et les controverses commencent lorsqu’il s’agit d’établir les filiations. Ainsi, P.-P. Grassé estime pour sa part que la théorie selon laquelle l’hominisation s’est effectuée par la succession de types bien définis, à savoir les Australopithèques, les Pithécanthropes, les Hommes de Neandertal et les Hommes modernes, cette théorie est trop simple. Elle oublie, écrit Grassé, que l’évolution animale est diversifiante et que les lignées animales ne cessent de buissonner. Les découvertes récentes conduisent à ne plus considérer l’Homme de Neandertal comme faisant partie de notre ascendance.

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Lorsqu’on lit les ouvrages de très grands savants, comme Jean Piveteau, le paléontologiste français dont nous avons recommandé quelques titres dans notre précédente chronique, et le zoologiste P.-P. Grassé, on s’aperçoit que ces savants non seulement s’interrogent sur l’histoire naturelle, sur les faits historiques, mais que de plus ils se posent des questions qui sont proprement philosophiques et qui portent sur l’existence même de l’évolution biologique et sur sa finalité. Ainsi, dans un ouvrage magistral qui est comme la synthèse de toute une vie de recherche, L’Évolution du Vivant (éd. Albin-Michel), P.-P. Grassé fait observer que l’évolution biologique ne se comprend que par la création de nouveaux gènes au cours du temps, la création d’une nouvelle information qui est inscrite dans les molécules géantes qui portent et transmettent cette information. Il est totalement absurde, pense Grassé, de prétendre expliquer cette création d’information par des erreurs de copie lors du processus d’auto-duplication de ces molécules géantes qui portent l’information génétique. Et pour comprendre cette création de nouveaux gènes au cours du temps, au cours de l’histoire naturelle des espèces, il est possible, écrit Grassé, que la biologie doive céder la place à l’analyse métaphysique. — C’est un biologiste qui parle, parti du scientisme et qui aboutit au terme d’une vie de recherche à cette conclusion.

Ailleurs, P.-P. Grassé fait observer que l’évolution humaine, c’est-à-dire l’anthropogenèse, s’est effectuée en un temps très court. Elle a porté sur un faible nombre de générations et sur des populations peu denses. On ne peut donc pas expliquer la genèse de l’Homme par les mutations fortuites, comme le prétend l’école néodarwinienne, car pour expliquer la genèse de nouveautés viables par le seul hasard, il faut se donner un temps quasi infini. Comment, demande Grassé, en un temps biologiquement et géologiquement très court, sur un nombre de générations très faibles et sur des populations peu importantes, auraient bien pu apparaître les infinités de mutations parmi lesquelles la sélection naturelle chère aux darwiniens aurait conservé les seuls utiles à l’espèce ? Quand on songe à la complexité du cerveau humain, écrit Grassé, sa genèse par mutations fortuites paraît aussi invraisemblable que la rédaction, par une équipe de singes tapant au hasard sur des machines à écrire, des Oraisons funèbres de Bossuet. L’ordre de probabilité est si infime que l’on peut tenir pour impossible une telle réalisation.

D’autre part, observe Grassé, si tous les grands caractères de notre anatomie n’ont pas évolué synchroniquement, en même temps, ils n’en ont pas moins évolué en corrélation. Cela non plus n’est pas favorable à la thèse de l’école néodarwinienne.

Tous les zoologistes, tous les paléontologistes semblent maintenant d’accord sur un fait fondamental, qui est de grande importance à la fois du point de vue scientifique et du point de vue philosophique. Ce fait, Jean Piveteau le formule en ces termes : Un examen purement objectif montre que la vie avance, dans son ensemble, à travers bien des vicissitudes et des régressions, dans une direction majeure que l’on peut définir comme une tendance à un accroissement de cérébralisation, ou encore à un accroissement du psychisme. C’est ce qui ressort de la succession des divers types d’organisation au cours de l’histoire des Vertébrés. Des Poissons aux Amphibiens, des Amphibiens aux Reptiles, des Reptiles aux Mammifères, autrement dit, des commencements de l’ère primaire à l’époque actuelle, il y a une progression régulière de l’encéphale se concentrant sur deux régions : d’une part le cervelet, d’autre part et surtout les hémisphères cérébraux.

P.-P. Grassé, dans la préface au traité de Zoologie publié dans l’Encyclopédie de la Pléiade (éd. Gallimard) dit en substance la même chose : les grands types d’organisation ont fait successivement leur apparition au cours des âges, gagnant de plus en plus en complexité. Si, prenant de la hauteur, on contemple l’évolution dans son ensemble, elle se montre à nous sous sa véritable figure, celle d’une marche continue, mais non rectiligne, vers plus d’indépendance à l’égard du milieu et vers un psychisme plus élevé. Une telle vue de l’évolution, ajoute Grassé, s’inspire de données strictement objectives ; elle traduit fidèlement les faits. Présentée de la sorte, l’évolution prend le caractère d’un grand phénomène finalisé. Et Grassé de s’exclamer plaisamment : Nous ne pouvons cependant pas dire, pour satisfaire les antifinalistes, que l’évolution s’est opérée dans n’importe quel sens, sans ordre ! Parlant de la dernière grande étape, ou, mieux, de la dernière conquête de l’évolution animale, la genèse du cerveau humain, P.-P. Grassé souligne comme J. Piveteau que cette genèse, amorcée avec les Insectivores qui passent insensiblement aux Primates, se continue par les Simiens. Tous ont manifesté la même tendance vers l’accroissement, en volume et en complexité, du cerveau où le néopallium a pris un extraordinaire développement.

Tous les savants semblent aujourd’hui bien d’accord sur le fait que l’évolution biologique est un phénomène orienté, et orienté d’une manière irréversible, vers la genèse des gros cerveaux, c’est-à-dire vers la conscience réfléchie. Mais, qui dit orientation ne dit pas encore finalité. L’idée de finalité implique un dessein. Peut-on dire que l’histoire naturelle des espèces poursuit la réalisation d’un dessein ? Comment le savoir, et, si dessein il y a, quel est-il ?

Il est notable que des savants comme Piveteau et Grassé s’interrogent non seulement sur les causes de l’évolution qui est objectivement créatrice d’êtres nouveaux. Mais de plus ils s’interrogent sur la finalité de l’évolution, sur son avenir, sur la signification d’ensemble de cette œuvre inachevée qu’est l’histoire naturelle des espèces vivantes. L’histoire naturelle des espèces, que l’on appelle aussi l’évolution, va manifestement vers la genèse d’êtres de plus en plus capables de conscience et de pensée réfléchie. C’est avec l’Homme que le pas a été franchi, ce pas que le Père Teilhard appelait le seuil de la réflexion. Mais quelle est la finalité ultime de toute cette œuvre ?

Jean Piveteau et P.-P. Grassé insistent, à la suite du Père Teilhard, sur l’importance capitale de ce changement de régime survenu dans l’histoire de l’évolution par l’accès d’un être vivant à la conscience réfléchie. Dans un livre publié en 1971, et intitulé Toi, ce petit dieu, essai sur l’histoire naturelle de l’Homme (éd. Albin Michel), P.-P. Grassé souligne le fait que progressivement, au cours du processus de l’anthropogenèse, la part de l’inné diminue jusqu’à disparaître presque totalement avec le petit d’Homme. Celui-ci doit tout recevoir, apprendre, de sa mère, de son milieu. Jusqu’à l’Homme, ce qui est fondamental et décisif, c’est une tradition génétique, communiquée par des gènes. Avec l’apparition de l’Homme, une autre tradition commence, une science communiquée oralement, et puis par écrit. L’Homme est un animal qui prend conscience progressivement des programmations qui le constituent et qui peut n’en faire qu’à sa tête, comme on dit dans notre langage populaire, aussi bien en ce qui concerne son alimentation que ses amours, la guerre et le reste.

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Avec l’Homme, un animal pourvu d’un cerveau riche de cent milliards de neurones et capable de conscience réfléchie, un nouveau problème se pose dans l’histoire de l’évolution, ou si l’on préfère dans l’histoire naturelle des espèces vivantes. C’est le problème de l’action. Cela, Teilhard l’avait vu dès le début de siècle et ses entretiens avec le philosophe Maurice Blondel n’ont pas été étrangers à ses réflexions sur ce point. L’Homme est un animal qui a franchi un seuil critique, celui précisément de la réflexion. Il peut faire à peu près n’importe quoi, et de fait, nous le constatons, il fait, et de plus en plus, n’importe quoi, en particulier le pire. La perte des conduites innées, ou instinctives, oblige l’Homme à se poser des questions concernant la valeur et la portée de ses actes. Les programmations qui commandaient aussi bien la constitution que le comportement des êtres vivants qui ont précédé l’Homme, ces programmations en fait constituaient une certaine norme, immanente, inconsciente, mais réelle. Les abeilles comme les lions vivent conformément à certaines normes immuables qui leur sont imposées par le message génétique qui les constituent. Avec l’Homme, la situation change, car l’Homme est capable, à cause de sa conscience réfléchie, de ne pas respecter les normes biologiques. Cela explique que l’espèce humaine soit une espèce en état de crise. L’entrée dans le régime de la conscience réfléchie implique un risque, et même un risque mortel. Et cependant ce risque est la condition d’un achèvement ultime.

C’est peut-être, c’est sans doute cela qu’a voulu dire, en son langage, dans le langage dont il disposait, le vieux théologien hébreu inconnu qui, au IXe siècle avant notre ère sans doute, a rédigé le célèbre chapitre troisième du livre de la Genèse. S’exprimant comme l’eut fait notre bon La Fontaine si celui-ci avait été théologien, il a sans doute voulu dire que pour l’Homme, l’accès à la connaissance de la distinction du bon et du mauvais (il n’y a pas d’autre expression en hébreu pour dire l’accès à la conscience réfléchie) impliquait un danger mortel.

Le problème désormais posé est le suivant. Si l’Homme n’est plus commandé, comme ses frères qui le précèdent dans l’histoire naturelle des espèces, par des programmations impératives auxquelles ils ne peuvent se soustraire, alors l’Homme doit trouver, dans sa conscience, dans sa pensée, une norme, une idée directrice, pour s’achever et se réaliser.

Car, sur ce point encore, les anthropologistes semblent d’accord, le processus de l’anthropogenèse n’est pas achevé, l’Homme n’est pas un être achevé. Il en est encore à l’état embryonnaire. C’est un être embryonnaire, essentiellement inachevé, parvenu, peut-être prématurément, à la conscience réfléchie et qui risque de se détruire lui-même s’il ne trouve pas une norme, une programmation qui lui permette de s’achever normalement.

Le problème de l’action, le problème de la conscience réfléchie, le problème de la norme, cela ne fait qu’un. Pour que l’humanité consente à s’achever, pour qu’elle ne se détruise pas elle-même, il faut tout d’abord — et cela, Teilhard l’avait bien vu dès le début de ce siècle —, il faut tout d’abord qu’elle aperçoive, qu’elle découvre la signification et la finalité ultime de cette Œuvre qui est la Création et dans laquelle elle, l’humanité, apparaît comme l’étape ultime.

La découverte du sens de la Création est fondamentale pour l’avenir de l’Homme. Si l’Homme ne découvre pas ce sens, il risque, Teilhard le remarquait, de se dégoûter de l’être et de renoncer à être. C’est ce qui se passe déjà dans certains pays, particulièrement avancés du point de vue du confort. Les hommes et les femmes n’ont plus le goût de l’être. Ils n’aperçoivent pas le sens de la Création. Ils ne voient pas de raison suffisante de donner l’être à des enfants. C’est une humanité qui se termine, qui s’éteint, par dégoût de l’être.

Découvrir le sens de la Création semble donc, de ce point de vue, la tâche la plus importante qui s’impose à notre génération, si l’on désire que l’Homme continue, qu’il se développe, qu’il se réalise. La découverte du sens de la Création, de la finalité ultime de la Création, et la découverte des normes requises pour la réalisation de l’Homme, ces deux découvertes sont liées, conjointes indissolublement. Ceux qui soutiennent que la Création n’a pas de finalité, et que d’ailleurs il n’y a pas Création, soutiennent aussi qu’il n’existe pas de normes objectives : tout est permis, tout est égal, l’homme peut faire n’importe quoi. Et il le fait. La crise la plus profonde de l’humanité se situe sans doute en ce point. Il n’est pas sûr que l’humanité n’avorte pas, ne se détruise pas elle-même, faute d’avoir trouvé quelle signification comporte toute l’œuvre cosmique, l’œuvre de la Création, et à quelles conditions l’Homme, qui est le dernier paru, peut atteindre cette fin qui est la sienne et qu’il ne discerne pas bien.

La question est de savoir si les sciences expérimentales en tant que telles sont en mesure de nous enseigner en quoi consiste la finalité ultime de la Création. Les sciences expérimentales peuvent nous renseigner sur ce qui était, et sur ce qui est. Mais peuvent-elles nous instruire sur ce qui n’est pas encore, sur ce qui est en germe mais n’est pas encore réalisé ? Connaissant le passé de la Création, les sciences expérimentales peuvent nous dire en gros dans quel sens l’œuvre cosmique, physique et biologique s’est orientée, développée, depuis plusieurs milliards d’années. Elles peuvent nous donner ainsi une vague idée sur l’avenir, en extrapolant. Mais elles ne peuvent pas précisément nous renseigner sur la finalité ultime de toute la Création, car précisément cette finalité n’est pas encore réalisée. Elle est à faire. Les sciences expérimentales ne sont pas prophétiques. Elles portent sur le passé et sur ce qui est actuellement, mais non sur l’avenir.

Reste donc à savoir s’il existe, au sein de l’humanité, une possibilité de connaître l’avenir de la Création et sa finalité ultime, en sorte que l’Homme puisse coopérer librement et volontiers à cette création inachevée qui ne peut s’achever qu’avec sa coopération. Reste à savoir si quelque part dans l’histoire humaine on peut trouver la source d’une telle science. Il faut regarder de près et voir s’il n’existe pas dans l’histoire humaine une zone embryonnaire, une sorte de lignée germinale qui porte en elle une information qui a pour objet précisément l’avenir de l’homme et la finalité ultime de la Création. Cette zone germinale existe et elle comporte aussi une normative. C’est donc de ce côté- là qu’il faudrait se tourner pour trouver quel est le sens ultime de la Création, sa finalité dernière et les conditions requises pour atteindre cette fin.



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