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L’éveil rime avec conscience, pas avec inconscience, a priori. Eh bien je vais vous indiquer à quel point toute expérience, toute réalisation de la non-dualité passe par l’inconscient, qui n’est pas si inconscient que cela, je le signale d’emblée. Tout d’abord démarquons notre conception de l’inconscient avec celle de Freud. Freud a eu le mérite d’attirer l’attention sur le rôle de l’inconscient. Mais il en a fait un monstre caché dans une caverne, diamétralement opposé à la réalité expérimentale du méditant. Pour Freud l’inconscient naît du refoulement. Certes on peut observer ce refoulement de façon sûre à certains moments dans la vie de chacun, mais ce mouvement n’est que périphérique par rapport à la fonction de l’inconscient. Je me souviens d’une patiente qui terminait ses études de psychologie et avec qui j’avais sondé sa vision de l’inconscient. Comme attendu, elle avait une vision catastrophique de son propre inconscient, sorte de grand sac rempli de ordures psychiques! Imaginez la vision que l’on peut avoir de soi-même si on est assis sur une gros tas d’immondices vivants, sortes de vers, asticots, de rats grouillants dans notre intériorité, comme si nous avions ouvert une fosse commune? Horrible vision si lointaine de ce qui est. Je tentais de montrer qu’au contraire l’inconscient est une porte d’entrée vers la beauté, l’amour, l’inspiration, l’éveil de notre esprit. Elle ne fut pas très convaincue, c’était tellement nouveau pour elle ; mais au moins elle aurait entendu une autre conception qui pourrait germer un jour dans son… inconscient, justement ! Je me demandais quelle future psychologue elle serait sur le terrain… Quand on pense que c’est l’enseignement de certaines facultés de psychologie, ça laisse rêveur.
Donc laissons de côté toutes les conceptions freudiennes de l’inconscient pour avancer.
Savez-vous qu’en fait l’inconscient est inconscient pour une raison purement énergétique? Les processus inconscients, en terme neurophysiologique, permettent d’activer des processus en dépensant beaucoup moins d’énergie métabolique, biochimique que s’ils devaient être conscientisés. Voilà la vraie raison de l’inconscient : utiliser des processus mémorisés avec une énergie minimale pour arriver à ses fins. Imaginez un instant que pour marcher nous devrions consciemment activer chaque membre à chaque pas. Nous serions vite épuisés.
Au-delà de cette vision, rendons-nous compte du rôle de l’inconscient. Nous soulager de moult processus psychiques, moteurs, sensoriels pour que nous n’ayons qu’à nous concentrer sur la toute petite partie consciente qui nous mobilise. Par ex conduire sa voiture en s’occupant de la route, des autres voitures, de notre destination finale et pas de la façon dont nos pieds appuient sur les pédales, nos bras tiennent le volant, dont nos yeux interprètent la réalité environnante. Cela semble tellement évident, énoncé ainsi!
L’inconscient met en place la représentation que nous avons de la réalité environnante. Si nous devions, là aussi, conscientisé tous les éléments qui nous entourent, les uns après les autres, nous ne finirions jamais d’en faire le tour pour avoir assez d’énergie afin de finaliser notre action. Et quand l’inconscient décide qu’il y a quelqu’un là où il n’y a rien du tout, nous voyons quelqu’un, de façon hallucinatoire. C’est lui qui décide de ce que nous voyons! Voyez à quel point il est bienveillant, notre inconscient pour nous permettre de vivre, tout simplement.
Une nuit, je faisais un rêve lucide. La foultitude de détails visuels d’un spectacle panoramique de la nature, un bord de mer, qui s’offraient à moi me fit prendre conscience que ça ne pouvait être « moi » qui rêvait, mais mon inconscient, un créateur de mondes, un metteur en scène … n’est-il pas Dieu? Qui d’autre, quel autre scénariste pouvait créer ce film si détaillé dans lequel j’évoluais? Il n’y a qu’un seul rêveur, dans cet univers! Alors je dis « Dieu » pour fixer les esprits, mais ce n’est pas une personne divine, à mon sens, plutôt un Principe impersonnel.
Vous me direz, mais quelle preuve avez-vous de vos affirmations, extrapolations fantaisistes? L’expérience et l’observation. Plus nous prenons conscience que notre inconscient est la clé de la réalisation de notre nature, plus nous ressentons la justesse de cette vision. En quelque sorte, l’inconscient accuse réception que nous sommes sur la bonne voie. Scott Peck, dans « le chemin le moins fréquenté » fait culminer son approche de psychothérapeute vers la spiritualité. On peut lire : « l’inconscient, c’est Dieu! ». Aussi abrupte cette affirmation peut-elle sembler qu’un moment donné de notre évolution, ceci nous apparaît comme une réalité palpable. Je vous invite donc à explorer cette possibilité jusqu’à ce que cela devienne une évidence.
