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Quelle posture pour méditer ?


Le lotus est-il indispensable ? 

La posture du lotus symbolise l’arrêt des forces vitales par la force, un emprisonnement des énergies, comme l’indique son nom : baddha-padma-âsana. Se lier, s’attacher… « Prendre » une posture de yoga se dit, en sanskrit, « s’attacher », un peu comme on met une camisole de force. Attacher le corps pour attacher le souffle, la semence et, finalement, la parole intérieure. Arrêter l’esprit par le corps ou le corps par l’esprit, l’arrêt est, dans les deux cas, forcé, hatha.

Or, le corps-esprit est ainsi fait que, plus on le retient, plus il veut s’échapper. Plus on agite cette eau, plus elle se trouble. A force de vouloir purifier le miroir, on l’embue. La recherche de la paix est une agitation. On veut souffler sur la voile pour que le navire fende plus vite les eaux de l’âme, jusqu’à se perdre par-delà tout repère et sans retour. Mais la coque se cabre et la proue donne dans la houle.

En agissant ainsi, nous perpétuons le cycle des actions et des réactions, des causes et des effets. La force forcée renforce les murs de la prison. Ainsi se creuse les sillons des habitudes. Au mieux nous les déplaçons. Le repos gagné n’est que provisoire et la roue repart de plus belle. 

Pour trouver la paix qui dépasse l’entendement, il faut aller au-delà de l’entendement. Mais comment aller au-delà ? L’effort même engendre une habitude de plus, nourrit l’hydre aux mille têtes. Telle un chat qui coure après sa queue, nous troublons notre paix par le désir même de cette paix.

Il existe une autre approche que le hatha-yoga, que le yoga de Patanjali ou du bouddhisme ancien. Certains l’ont appelé râja-yoga, le yoga royal. Mais on a aussi voulu en faire, non un yoga comme voie, mais le résultat du hatha. La couronne de l’effort… Pourtant, râja-yoga désigne à l’origine une voie, un chemin complet, qui n’est pas celui de Patanjali ni celui du Bouddha, basés sur le détachement volontaire et systématique. 

Dans cette autre voie, celle de la douceur, on navigue par vent doux. Il y a bien une sorte d’effort, mais non un effort d’arrêt forcé, hatha. Il y a bien effort, mais effort d’attention, attention à l’évanescence spontanée des liens qui se défont d’eux-mêmes. Le regard se déplace et tout change. On s’immerge alors dans le non-mental comme une éponge dans l’océan. 

On dit qu’une particule de la Pierre philosophale suffit à transmuter l’or ou à guérir un corps. Eh bien, une goutte du nectar du non-mental suffit à convaincre à jamais de l’efficience de ce yoga royal, enseigné dans le Tantra secret, la connaissance divine cachée entre nos pensées.

Il faut et il suffit de se laisser aller, « en conscience » comme on dit aujourd’hui, dans la présence. Inutile de chercher à la saisir. Laissez votre attention se balader à sa guise, comme l’abeille butine, et sentez comme tous les nœuds qui passent sous sa lumière se dénouent peu à peu, mais sensiblement. Tôt ou tard, la présence nous saisira. Vous ne vivrez plus séparément, mais vous vivrez en elle d’une vie nouvelle. 

Attention cependant, cette voie « facile » a son prix : un abandon total, un consentement de tout l’être. Sans quoi les maîtres de cette lignée – les Parfaits et les Parfaites de la Terre et du Ciel – s’empareront à nouveau de vous comme de leur jouet. L’espace devient alors esclave des énergies terrestres et célestes qu’il engendre en son sein ! Tel est le lot de l’esclave commun. Hypnotisé par les ombres, il est aveugle à l’évidence.

Cette voie n’est pas propre à l’Inde, bien qu’elle s’y exprime avec une clarté singulière. Car en effet, ce chemin fut aussi celui des Eurasiens, depuis les temps néanderthaliens jusqu’à la Flèche d’Abaris. Source de guérison, ce symbole d’attention a depuis fait son chemin, caché, jusqu’à cette Fin de cycle. Le temps est venu de sa renaissance.

Les Anciens nous ont laissé d’autres images. Il y en a une qui suffit. Celle du dieu aux bois de cerf. Sa posture est assise mais non attachée. Les mains sont déposées sur les genoux ou dans le geste d’embrasser le centre vital. Le regard est grand ouvert, lancé dans l’espace. Le port de tête exprime l’élan vertical, image de l’élan qui est la déesse. Les bois représentent l’expansion de l’énergie, le corps se mélange à l’espace. Il porte le torque de la force véritable et en tient un autre à la main, prêt à transmettre. La corne d’abondance est lovée dans son giron. Il tient le serpent.

Tout est « dit » dans ces images.

Une trouvée en France :

Une trouvée au Danemark :




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Rédiger par Blog de David Dubois

La Vache cosmique, blog philosophie de David Dubois

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