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 » Trouver un prétexte à mon chagrin indique un manque d’humilité qui m’est néces…


 » Trouver un prétexte à mon chagrin indique un manque d’humilité qui m’est nécessaire pour trouver la joie de vivre. Lorsque j’en prends conscience et cesse de justifier mon malaise, il peut rester une détresse, une très grande douleur, mais je ne la rattache plus à la situation – sauf de manière symbolique. C’est un moment passager très important.

Si j’ai la maturation de ne jamais associer ma souffrance à une quelconque considération, de la vivre indépendamment de tout contexte, juste sensoriellement, une sorte de très grande sécheresse, de mort intérieure, va s’éveiller en moi. Je vais mourir à tous mes rapports affectifs, sociaux, amicaux, intellectuels…

Cette période est indispensable. Un jour, cette tristesse va se révéler être son exact opposé. Il suffit d’avoir la maturation de la vivre sans objectivation, sans situation.

Quand je reviens à mon imaginaire et que je prétends être désespéré « à cause de cela », j’ai perdu mon honnêteté, je n’ai plus aucune issue possible. Aujourd’hui telle cause m’affecte et demain je trouverai une autre raison à ma détresse : c’est sans solution. Quand la souffrance se libère des prétendues situations, quand j’ai la maturité de sentir une tristesse sans motif, que rien ne peut combler, la tristesse contient ma propre mort. C’est un moment de grande intimité.

Mais, le plus souvent, j’essaie de sortir la tête pour respirer et ne pas me noyer dans cette souffrance. Au contraire, il faut s’abandonner : on ne risque que de mourir et, sans cela, on ne peut pas naître.  »

Eric Baret

De l’Abandon, Editions Les Deux Océans

www.bhairava.ws




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11 Commentaires

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  1. Vivre complètement et sur l’instant son humanité
    à travers ce corps et sa sensorialité,
    pour naitre à sa véritable nature
    qui n’est jamais née
    et jamais ne mourra, ???

  2. je suis toujours stupéfaite, très très admirative de la qualité de vos choix de visuel qui sont aussi beaux, aussi pénétrants que votre pensée, pour cela, merci infiniment.

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Rédiger par Eric Baret

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