dans ,

ECKHART TOLLE : Réalités individuelle et collective. (Extrait du livre : Nouve…


ECKHART TOLLE : Réalités individuelle et collective.

(Extrait du livre : Nouvelle terre: L’avènement de la conscience humaine.)

Toute émotion négative que l’on n’a pas totalement affrontée pour ce qu’elle est dans le moment n’est pas complètement dissoute. Elle laisse un reste de souffrance dans son sillage.

Les enfants, en particulier, trouvent les émotions négatives trop lourdes. Comme ils ne peuvent composer avec elles, ils ont tendance à les réprimer. Quand il n’y a pas d’adulte pleinement conscient pour les aider avec amour et compassion à comprendre comment affronter ces émotions, il est évident que la seule option qui s’offre à eux est de choisir de les réprimer.

Malheureusement, ce mécanisme de défense précoce reste habituellement en place quand l’enfant devient un adulte. Les émotions restent vivantes en lui de façon inconsciente et se manifestent indirectement, par exemple, sous forme d’anxiété, de colère, d’éclats de violence, d’humeurs variées ou de maladies physiques.

Dans certains cas, les émotions sabotent les relations intimes. La plupart des psychothérapeutes ont eu des clients qui prétendaient au début avoir eu une enfance totalement heureuse et qui plus tard découvraient que c’était absolument le contraire. Il se peut qu’il s’agisse de cas extrêmes, mais personne ne peut passer par l’enfance sans subir de souffrance émotionnelle. Même si vos père et mère étaient illuminés, vous vous trouveriez tout de même à grandir dans un monde largement inconscient.

Les restes de souffrance laissés par des émotions négatives très fortes, auxquelles on n’a pas fait totalement face et qu’on n’a pas acceptées ni laissé aller, se rassemblent et forment un champ énergétique qui vit dans chacune de nos cellules. Ce champ est non seulement composé des souffrances de l’enfance, mais également des émotions douloureuses qui s’y sont rajoutées pendant l’adolescence et la vie adulte, la plupart ayant été créées par la voix de l’ego. C’est la souffrance émotionnelle qui est votre compagne inévitable quand le faux sentiment de soi sert de fondement à votre vie.

Ce champ d’énergie n’est cependant pas uniquement individuel. Il comporte également la souffrance vécue par les innombrables humains au cours de l’histoire de l’humanité : continuelles guerres entre tribus, esclavage, pillage, viol, torture, meurtre et toutes les autres formes de violence. Cette souffrance se perpétue dans la psyché collective de l’humanité, qui s’enrichit chaque jour de nouvelles souffrances quotidiennes, ainsi que les nouvelles du soir à la télévision ou les mélodrames relationnels le prouvent. Le corps de souffrance collectif est probablement doté de l’engramme de l’ADN de chaque être humain, bien que nous ne l’y ayons pas encore découvert.

Chaque nouveau-né venant au monde a déjà un corps de souffrance. Chez certains, ce corps de souffrance est plus dense que chez d’autres. Certains bébés sont heureux la plupart du temps, alors que d’autres semblent être très malheureux. Il est vrai que certains bébés pleurent beaucoup parce qu’on ne leur procure pas assez d’attention ni d’amour. Mais d’autres pleurent sans raison apparente. C’est presque comme s’ils essayaient de rendre leur entourage aussi malheureux qu’eux, chose qu’ils réussissent souvent à faire. Ils sont venus « équipés » d’une bonne dose de souffrance humaine.

D’autres encore pleurent souvent parce qu’ils perçoivent les émotions négatives qui émanent de leur père et de leur mère. Cela les fait souffrir et leur corps de souffrance se met à grossir du fait qu’il absorbe l’énergie des corps de souffrance de leurs parents. Quel que soit le cas, à mesure que le corps physique du bébé grandit, il en va de même pour le corps de souffrance.

Un poupon ayant un corps de souffrance réduit ne sera pas plus tard une personne spirituellement plus avancée que quelqu’un qui a un corps de souffrance important. En fait, c’est souvent l’opposé qui se produit. Les gens ayant des corps de souffrance importants ont en général de meilleures chances de s’éveiller spirituellement que ceux qui ont un corps de souffrance plus léger. Même si certains de ces derniers en restent prisonniers, bien d’autres atteignent le point où ils ne peuvent plus vivre avec leur malheur. Leur motivation à s’éveiller devient donc très forte.

Pourquoi le corps du Christ, le visage tordu par l’agonie et le corps saignant par une multitude de blessures, constitue-t-il une image si significative dans l’inconscient collectif de l’humanité ?

Des millions de gens, surtout au Moyen-Âge, n’auraient pas ressenti de lien si profond avec cette image comme ils l’ont fait s’ils n’étaient pas entré en résonance particulière en elle, s’ils ne l’avaient pas inconsciemment reconnue comme la représentation extérieure de leur propre réalité intérieure, comme la représentation de leur corps de souffrance. Mais ils n’étaient pas suffisamment conscients pour reconnaître ce corps de souffrance directement en eux. C’était cependant un début. On peut considérer le Christ comme l’humain archétypal incarnant aussi bien la souffrance que la possibilité de transcendance.

Maître spirituel Eckhart Tolle
Extrait du livre : NOUVELLE TERRE L’AVÈNEMENT DE LA CONSCIENCE HUMAINE.(Image de Eckhart Tolle )




Source

Qu'en pensez-vous?

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ECKHART TOLLE : LE MENTAL SE SERT DE VOUS ET VOUS NE SAVEZ MÊME PAS QUE VOUS ÊTE…

La mort n’est pas le contraire de la vie. La vie n’a pas de contraire. Le co…