» Si vous avez la chance d’avoir peur, d’être dérangé : revenez au ressenti. Vous allez trouver une peur sans cause, la véritable peur. Elle habite tout votre organisme : vos cheveux, vos ongles, tous vos systèmes de fonctionnement. Vous sentez cette peur, vous n’avez pas peur. Tout cela apparaît en vous, dans votre espace.
Quand vous dites : « J’ai peur », vous bloquez le processus ; c’est une pensée et cela empêche de sentir. La peur est dans la poitrine, la mâchoire, le ventre, les cuisses, les yeux : laissez ce ressenti se prendre en charge. Vous n’avez rien à faire pour digérer, rien à faire pour sentir : vous donnez l’occasion à la digestion et au senti de se faire en vous. Mais tant qu’on lie la peur, l’émotion à une situation, on passe à côté. Demain, autre chose créera la peur, provoquera la colère.
L’ego veut toujours trouver une raison : « C’est normal que j’aie peur, que je sois en colère. » Selon mon psychisme, je justifie ou condamne constamment mon ressenti. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre. Un jour vous justifiez, un autre vous critiquez : c’est le même processus. À un moment donné, vous ne justifiez ni ne critiquez plus rien, vous écoutez. Là, ce vécu sensoriel dont on parle s’actualise. Il n’y a plus rien à penser.
Reste un ressenti, la vie. »
Eric Baret
De l’Abandon, Editions Les Deux Océans
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