Qui est prêt à regarder la vie en face ?

Qui est prêt à abandonner les concepts d’occasions à propos de révélations d’occasions, à forger son propre chemin, et à ne s’accrocher ni aux chemins d’autres ni à rejeter un seul d’entre eux ?

Qui est prêt à ne jamais se contenter de réponses faciles, quel que soit le réconfort qu’elles semblent apporter au milieu de notre douleur ?

Qui est prêt à laisser tomber les clichés non-duels – « il n’y a pas de moi », « le libre arbitre est une illusion », « tout est concept » – qui à un moment semblèrent excitants et même controversés, mais semble maintenant rassis, galvaudés, et un peu tristes ?

Qui est prêt à jeter ses livres, à cesser de citer sans cesse ses autorités favorites, à trouver sa propre langue et sa voix unique et à vivre une vie de première main que personne d’autre n’a jamais vécu ou ne pourrait jamais vivre ?

Qui est prêt à sacrifier ses certitudes, sa crédibilité, ses prouesses intellectuelles et sa soi-disant « évolution spirituelle » pour faire l’essai d’une vie pleinement vécue ?

Qui est prêt à considérer que ce jour puisse être son dernier jour de vivre quoi que ce soit ?

Qui est prêt à tout risquer pour le ravissement de l’incertitude, le doute, les rêves brisés, le mystère et la circulation du sang dans ses veines?