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ECKHART TOLLE : La nature cyclique de l’univers et l’impermanence de toute chose…


ECKHART TOLLE : La nature cyclique de l’univers et l’impermanence de toute chose et de toute situation sont deux éléments intimement liés.

(Extrait du livre : Le pouvoir du moment présent – Guide d’éveil spirituel)

La nature cyclique de l’univers et l’impermanence de toute chose et de toute situation sont deux éléments intimement liés. Bouddha en fit le fondement de son enseignement. Toutes les circonstances sont extrêmement instables et en constant mouvement. Ainsi qu’il le dit, « l’impermanence est la caractéristique même de toute circonstance, de toute situation que vous connaîtrez dans votre vie ». Une situation se modifiera, disparaîtra ou ne vous satisfera plus. L’impermanence constitue également le fondement de l’enseignement de Jésus : « N’amassez pas sur cette terre des trésors où les mites et la rouille détruisent, où les voleurs entrent et dérobent… »

Aussi longtemps que vous qualifiez mentalement une situation de bonne, qu’il s’agisse d’une relation, d’une possession, d’un rôle social, d’un lieu ou de votre corps physique, votre mental s’y attache et s’identifie à elle. Cette situation vous rend heureux, vous fait vous sentir bien face à vous-même et peut même devenir en partie ce que vous êtes ou pensez être.

Mais rien ne dure dans cette dimension où les mites et la rouille détruisent. Soit les choses se terminent, soit elles changent. Ou bien encore elles subissent une inversion de polarité : la situation qui était positive hier ou l’an passé est soudainement ou graduellement devenue négative. La même situation qui vous comblait alors de bonheur, vous rend maintenant malheureux. La prospérité d’aujourd’hui devient la course à la consommation vide de demain.

Les heureuses célébration nuptiale et lune de miel cèdent la place aux tourments du divorce ou de la coexistence malheureuse. Ou bien alors une situation donnée prend fin et c’est son absence qui vous rend triste. Quand une circonstance ou une situation à laquelle l’esprit s’est attaché et identifié se modifie ou prend fin, l’esprit ne peut pas l’accepter. Il voudra s’y accrocher et résistera au changement, comme si on lui arrachait un bras ou une jambe.

On entend souvent parler de gens qui se sont suicidés parce qu’ils ont été ruinés ou que leur réputation a été ternie. Il s’agit de cas extrêmes. D’autres, quand ils encourent une grande perte, deviennent profondément malheureux ou se rendent malades. Ils ne savent pas faire la différence entre leur vie et leurs conditions de vie.

Récemment, j’ai lu un texte au sujet d’une actrice célèbre morte vers l’âge de quatre-vingt-dix ans. Quand sa beauté commença à s’estomper et à flétrir, elle devint peu à peu désespérément malheureuse et s’isola du monde. Elle aussi s’était identifiée à une circonstance, dans ce cas son apparence physique.

En premier lieu, cette circonstance la rendit heureuse, puis ensuite malheureuse. Si elle avait su entrer en contact avec l’essence intemporelle et sans forme qui était en elle, elle aurait pu observer le flétrissement de sa forme physique avec un esprit empreint de sérénité et de paix intérieures. Qui plus est, sa forme aurait de plus en plus laissé transparaître la lumière de sa véritable nature sans âge. Sa beauté ne se serait donc pas vraiment fanée ; elle se serait plutôt transformée en beauté spirituelle. Personne cependant ne lui avait dit que c’était possible. Le savoir le plus essentiel n’est pas encore accessible à la vaste majorité.

Selon Bouddha, le bonheur est dukkha, un terme pali qui signifie « souffrance » ou « insatisfaction ». Il est inséparable de son contraire. Ceci veut donc dire que le bonheur et le malheur ne font qu’un. Seule l’illusion du temps les sépare.

Raisonner ainsi n’est pas être négatif. C’est simplement reconnaître la nature des choses afin que vous ne couriez pas derrière une illusion le reste de votre vie. Cela ne sous-entend pas non plus que vous ne devriez plus apprécier les belles choses de la vie. Mais essayer de trouver en elles quelque chose qu’elles ne peuvent vous procurer – une identité, un sentiment de permanence et de complétude – reste le moyen le plus sûr de connaître la frustration et la souffrance.

L’industrie publicitaire entière et la société de consommation s’écrouleraient si tous les gens étaient réalisés et ne cherchaient plus leur identité dans les objets. Plus vous cherchez le bonheur de cette manière, plus il vous échappera.

Rien dans ce monde-ci ne vous satisfera, si ce n’est de façon temporaire et superficielle. Mais il vous faudra peut-être connaître de nombreuses déceptions avant de prendre conscience de cela. Les objets et les circonstances peuvent certes vous procurer du plaisir, mais certainement aussi de la souffrance. Ils peuvent sans doute vous apporter du plaisir, mais sûrement pas de la joie.

En fait, il n’y a rien qui puisse vous donner un tel sentiment. La joie n’est provoquée par rien, car elle émane de l’intérieur comme étant la joie de l’Être. Elle fait fondamentalement partie de l’état de paix intérieure que l’on qualifie de paix divine. C’est votre état naturel inné et non pas quelque chose qu’il vous faut atteindre en jouant des coudes ou en vous démenant.

Beaucoup de gens ne prennent jamais conscience qu’il ne peut y avoir de « salut » dans ce qu’ils font, possèdent ou réussissent. Ceux qui le réalisent perdent leurs illusions et dépriment : si rien ne peut vraiment vous combler, que reste-t-il qui vaille la peine de se démener et à quoi bon tout cela ? Le prophète de l’Ancien Testament avait dû en arriver à comprendre cela pour écrire : « J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil et, regardez, tout n’est que vent et vanité. » Quand vous atteignez ce point, vous n’êtes qu’à un pas du désespoir et, par la même occasion, à un pas de l’illumination.

Un jour, un moine bouddhiste m’a dit ceci : « Tout ce que j’ai appris en vingt ans de vie monacale peut se résumer à une phrase : ce qui advient finit par passer. Ça je le sais. » Bien sûr, ce qu’il entendait par là se résume à ceci : j’ai appris à n’offrir aucune résistance à ce qui est, à laisser le moment présent être tel qu’il est et à accepter la nature impermanente de toute chose et de toute circonstance. J’ai donc trouvé la paix.

Quand on n’offre aucune résistance à la vie, on se retrouve dans un état de grâce et de bien-être. Et cet état ne dépend plus des circonstances, bonnes ou mauvaises. Cela peut sembler presque paradoxal. Pourtant, lorsque vous êtes intérieurement libéré de votre dépendance à la forme, les conditions générales de votre vie, c’est-à-dire les formes extérieures, tendent à s’améliorer grandement.

Les choses, les gens ou les circonstances dont vous pensiez avoir besoin pour être heureux vous arrivent sans que vous jouiez des coudes ou ayez à fournir d’efforts. Et aussi longtemps qu’ils sont là, vous êtes libre de les goûter et de les apprécier. Tout cela prendra fin bien sûr, les cycles viendront et iront, mais la peur de perdre ne sera plus là puisque la dépendance aura disparu. Et la vie se met alors à couler facilement.

Le bonheur qui provient d’une source secondaire quelconque n’est jamais bien profond. Ce n’est qu’un pâle reflet de la joie de l’Être, de l’intense paix que vous trouvez en vous quand vous ne résistez plus.

L’Être vous transporte au-delà des contraires polarisés du mental et vous libère de votre dépendance aux formes. Même si tout venait à s’écrouler et à être réduit en miettes autour de vous, vous sentiriez toujours ce profond noyau de paix intérieure. Vous ne seriez peut-être pas heureux, mais en paix.

Maître spirituel Eckhart Tolle
Extrait du livre : Le pouvoir du moment présent – Guide d’éveil spirituel




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