dans

« Je Suis », entretien n° 28 – Nisargadatta Maharaj – VOLTE & ESPACE


Le billet « Nisargadatta Maharaj et Ramana Maharshi (extraits) » de l’ami Alain Bayod évoquait « une petite surprise » dans l’entretien numéro 28. Comme ce billet de 2012 reprend un texte publié en 2000 dans la revue « Vivre Sans Tête », il me semble que le temps est largement venu d’exposer clairement de quoi il retourne …

&

Question : Je viens d’un pays lointain. J’ai fait mes propres expériences intérieures et j’aimerais que nous échangions nos impressions.

Maharaj : Tout à fait d’accord. Vous connaissez-vous vous-même ?

Q. : Je sais que je ne suis pas le corps. Pas plus que je ne suis le mental.

M. : Qu’est-ce qui vous autorise à parler ainsi ?

Q. : Je sens que je ne suis pas dans le corps. Il me semble occuper l’espace, être partout. En ce qui concerne le mental, je peux, pour ainsi dire, le brancher et le débrancher à volonté. Ceci me fait ressentir que je ne suis pas le mental.

M. : Quand vous sentez que vous occupez tous les endroits du monde, restez-vous séparé du monde ? Ou bien, êtes-vous le monde ? 

Q. : Les deux. Il m’arrive de sentir que je ne suis ni le corps ni le mental mais un regard unique percevant tout. Quand je plonge plus profondément dans cette sensation, je suis tout ce que je vois, et le monde et moi ne faisons qu’un.

M. : Très bien. Et les désirs, en avez-vous quelques-uns ?

Q. : Oui, ils se manifestent, rapides, superficiels.

M. : Comment les traitez-vous ?

Q. : Que puis-je faire ? Ils vont, ils viennent. Je les regarde. Il m’arrive de voir mon corps et mon esprit occupés à les satisfaire.

M. : A qui appartiennent ces désirs à satisfaire ?

Q. : Ils sont une partie du monde dans lequel je vis. Ils sont simplement là, comme sont là les arbres et les nuages.

M. : Ne sont-ils pas la marque d’une certaine imperfection ?

Q. : Pourquoi le seraient-ils ? Ils sont ce qu’ils sont et je suis ce que je suis. Comment l’apparition et la disparition des désirs peuvent-elles m’affecter ? Bien sûr, ils influent sur la forme et le contenu du mental.

M. : Bien, quelle est votre profession ?

Q. : Je suis délégué à la liberté surveillée.

M. : Qu’est-ce que cela veut dire ?

Q. : Les délinquants mineurs sont laissés en liberté surveillée et des employés spécialisés sont chargés de surveiller leur comportement, de les aider dans leur apprentissage et de leur trouver du travail.

M. : Vous faut-il travailler ? 

Q. : Qui travaille ? Le travail se fait.

M. : Avez-vous besoin de travailler ?

Q. : J’en ai besoin, à cause de l’argent. J’aime ce travail parce qu’il me met en contact avec des êtres vivants.

M. : Pourquoi avez-vous besoin d’eux ?

Q. : Ils peuvent avoir besoin de moi et c’est en pensant à leur sort que j’ai choisi cette profession. Après tout, il n’y a que vie indivisible.

M. : Comment êtes-vous parvenu à votre état présent ?

Q. : L’enseignement se Sri Ramana Maharshi m’a mis sur la voie. Puis j’ai rencontré un certain Douglas Harding qui m’a montré comment me pencher assidûment sur « qui suis-je « .

M. : Est-ce que cela fut soudain ou progressif ?

Q. : Réellement soudain. Comme quelque chose de totalement oublié qui resurgit dans le mental. Ou comme un éclair de compréhension. « Que c’est simple, ai-je dit, que c’est simple ; je ne suis pas ce que je pensais être ! Je ne suis ni le perçu ni celui qui perçoit ; je ne suis que l’acte de percevoir ».

M. : Pas même l’acte de percevoir, mais ce qui rend tout cela possible. »

 

Cordialement

Quelques commentaires à venir, patience !



Source link

Qu'en pensez-vous?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rédiger par volte-espace le blog

Schémas de connexion : Un entr…

Yoga de l’émerveillement