Les évènements – [ailleurslatete]

Les évènements ne sont jamais tels qu’on les avait imaginés,prévus, anticipés. Jamais. Ils peuvent, plus ou moins, ressembler à nos rêves ou souhaits mais, pour le reste, ils s’en différencient totalement, imprévisiblement.

Voilà qui rappelle Le Chaos, d’Ivar Ekeland où est décrite (entre autres) l’aventure d’Edward Lorenz et sa découverte de l’« attracteur étrange » qui porte son nom : en 1963, il fit calculer deux fois un même modèle météorologique, réduit à un petit nombre de paramètres. Or pour le deuxième calcul, l’ordinateur a arrondi a trois décimales des nombres qui en avaient six. Cette petite approximation, à peine d’un millième, a fait rapidement diverger les résultats. Ce qui, en 1972, lui a fait poser la question devenue depuis (un peu trop) célèbre :

« Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ? »

Revenons à nos rêves, à nos anticipations plus ou moins anxieuses : la puissance de calcul des ordinateurs d’aujourd’hui pourrait-elle faire de la futurologie une science aussi dure et infaillible que les mathématiques ?

Mais la réalité n’est pas seulement compliquée — ce serait trop simple — elle est complexe, d’un nombre de paramètres et de décimales indéfinissable, indéfini et incalculable, d’une invraisemblable prodigalité .

infinie ?