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Un monde réparé


Fortuny, Vieil homme nu au soleil

Le but de la vie intérieure n’est pas de trouver le bonheur en libérant les émotions bloquées (ce qui est plutôt le principe des néo-doctrines), mais d’unir son cœur, sa volonté, au divin, comme le dit Mânasa Râma, un maître du Tantra traditionnel, dans sa Lampe de la liberté :

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« Grâce à l’absorption, on devient divin »

Selon certains, l’être individuel sera toujours distinct de l’être divin. Mais là n’est pas l’important. L’important, c’est que ma volonté, mes choix, soient en totale unité avec la volonté divine. Cela se passe avant les mots articulés, dans une conversation à peine esquissée, comme des murmures entre deux rives d’un lac.

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« La Lumière infinie brille en cet instant même »

Le divin peut bien être transcendant, échapper à toute prise. Nous baignons pourtant dedans, comme des éponges en la mer, selon l’image spirituelle de la tradition française. Rien n’est en dehors de cette Lumière qui éclaire tout. Pourtant, ce tout ne la reconnaît guère. La vie intérieure, c’est s’abandonner à cette Lumière, remettre son tout à ce tout véritable.

« Car elle est conscience »

Et pourquoi s’abandonner à cette Lumière ? Car elle est vivante. Elle n’est pas une clarté inerte, fantomatique, abstraite, mais la sensation d’être, ressentie par chacun au plus profond. D’ordinaire, chacun vit comme en divorce de cette sensation intime et vitale, de cet élan primordial. Guidés par nos lumières propres, nous restons aveugles à la Lumière évidente, tels des branches folles. Fermer les yeux en toute confiance et sentir, émerveillé, le regard intérieur s’ouvrir. Le cœur retourne dans le Coeur, et en un instant, tout est bien.

« Elle est manifestation sans fin »

Le divin n’est pas un fond inerte, comme la terre. La Conscience, la Lumière, est manifestation, comme un miroir dont la nature même est de refléter. La Lumière brille. Elle est généreuse. Les formes, les choses, les cris et les larmes ne sont donc pas étrangères. Il ne s’agit pas de fuir, ni d’aimer le mal et la laideur, mais d’épouser la source créatrice afin de la laisser transmuter notre regard. Quelque chose cloche. Nous appelons un remède. Plonger vers l’intérieur est ce remède. Mais le monde revient, car il est la fécondité du divin. Seulement, le monde revient autrement, peu à peu revêtu d’un autre visage, un monde réparé.



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