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?? La contagion du coeur


Dans le contexte sanitaire actuel, « contagion » est un terme à connotation négative, évoquant pour beaucoup, peur, distanciation sociale et autres mesures pour se protéger d’un virus.
J’aimerais aujourd’hui vous parler d’un autre type de « contagion » : celle que le cœur peut avoir sur le cerveau, celle que la compassion peut avoir sur notre monde mental empli de croyances et de jugements.
« La contagion du cœur » est le titre du dernier livre de la journaliste et écrivain Laurence de la Baume, dont le premier ouvrage « Va où tu ne sais pas », racontait son expérience chamanique en 1996 avec Mudrooroo, un écrivain aborigène, au cours de laquelle son « contact avec ses ancêtres » a bouleversé sa vie en lui faisant découvrir un autre niveau de réalité. L’ouvrage relate ses rencontres à travers le monde avec les plus grands spécialistes de la conscience et des scientifiques d’avant-garde ouvrant de nouveaux territoires à la compréhension du réel.
Dans son dernier livre, elle mène une enquête rigoureuse, à la fois scientifique et spirituelle, sur l’intelligence du coeur. On y apprend qu’il possède le champ électromagnétique le plus puissant de notre corps. Chef d’orchestre de nos émotions, il émet des fréquences pouvant influencer jusqu’au champ magnétique de la Terre. Mais c’est aussi et avant tout un moteur de transformation de soi et une force d’amour infinie qui nous relie aux autres.
Je suis heureux qu’existe un tel livre, à la croisée des chemins entre science et conscience, à l’heure où je vois fleurir des discours qui se veulent parler de sagesse ou de spiritualité, sans avoir pour moi le goût d’une connexion à un cœur ouvert…

Je me disais hier, à la lecture de certains commentaires sur ma publication « Un point d’étape dans mon parcours actuel », qu’il semble vraiment très difficile pour l’être humain de garder son cœur ouvert quand sa tête ne comprend pas, quand ses croyances sont heurtées ou quand sa vision des choses est remise en question.
Je suis bien sûr ouvert à la discussion sur des points de vue différents et j’aime l’enrichissement qui peut naître de tels échanges.
La remise en question, l’exploration des « angles morts » de la conscience, le travail de dépassement et de libération des croyances limitantes font partie de mon activité quotidienne depuis plus de trente ans : je suis donc toujours partant lorsque la discussion avec autrui m’invite à aller pratiquer une de ces activités.
Par contre, je me sens triste lorsque je vois s’exprimer un mental non relié au cœur, dépourvu de bienveillance dans sa manière de se relier à l’autre et de communiquer avec lui. Je perçois alors que l’intention semble être davantage tournée sur « avoir raison » et se conforter dans son point de vue que de s’ouvrir à l’autre avec une curiosité intéressée, pour tenter de se comprendre et se relier de cœur à cœur, au sein de notre humanité commune. Ce qui m’attriste le plus est de voir que la dureté des propos s’accroît souvent lorsque la personne croit parler au nom d’une vision de la sagesse ou de la spiritualité : je frémis de retrouver en pareil cas la rigidification de la pensée, racine des horreurs qui ont pu être commises par exemple avec l’Inquisition, où des massacres ont tués des milliers d’innocents « au nom de Dieu ». Face à un tel aveuglement spirituel, je reste sans voix.


Alors bien sûr, comme je pratique cet art de la relation nommé « Communication Nonviolente (CNV) », je peux tenter de me mettre à l’écoute des besoins non rejoints chez l’autre lorsqu’il s’exprime ainsi à partir de sa tête, de ses jugements et de ses croyances, en parlant « sur moi » à partir de références externes plutôt qu’en me disant ce qui est touché dans l’intime de son être, en lien avec ses besoins et aspirations.
Je peux le faire.
Et je le fais souvent, car j’aime pouvoir me relier, davantage que me sentir comme « coupé » de l’autre.
Je le fais souvent, car j’aime garder mon cœur ouvert, j’aime sentir le « doux flot de la Vie » (comme le nommait Marshall Rosenberg, père de la CNV) circuler dans tout mon être, depuis mon cœur.
Mais faire cela me demande du temps et de l’énergie.
J’aimerais disposer de ces deux ressources en mode illimité, mais ma dimension humaine ne me le permet pas.
Arrive donc le moment où je n’ai plus assez de temps et d’énergie pour faire ce patient travail de « traduction » des jugements d’autrui : je me retrouve alors démuni à pouvoir rester moi-même à cœur ouvert, car ce dernier, sans mes « oreilles Girafe », est heurté de plein fouet par les mots d’autrui.
Alors j’ai mal.
Alors mon cœur saigne de recevoir le manque de bienveillance d’autrui et je tombe à genoux, ayant atteint ma limite.
Et c’est OK.
Avoir des limites et les atteindre fait aussi partie de mon humanité.

C’est depuis là que j’écris ce matin.
Ayant atteint ma limite,
À genoux, au plus près de la terre de mon humanité, en ce lieu sacré où ma limite d’absorption contacte l’illimité du grand Cœur de Dieu en lequel je me love pour panser mes blessures.
Vulnérable, sans chercher à fuir cet espace de vulnérabilité.
Faisant le choix de demeurer en cette terre sacrée où mon impuissance humaine est sœur siamoise de la Toute Puissance du Divin qui se manifeste en tant que moi.
En ce lieu-là, je prie :
Père-Mère, Grand Mystère, Grand Esprit, Source de Tout ce qui Est !
Merci de m’offrir l’espace toujours ouvert de ton Cœur Infini,
en lequel je peux venir me déposer lorsque mon cœur d’humain est blessé.
Donne-moi la force de garder mon coeur ouvert,
ou d’accueillir la fermeture momentanée de mon cœur
en conservant le goût doux et puissant
du Flot de la Vie qui le traverse.
Permets-moi de demeurer dans l’intégrité de ce que je suis
et la manière dont je choisis de la manifester et l’incarner,
même lorsque cela n’est pas compris, accueilli et aimé par autrui.
Et offre-moi ton soutien pour avoir les moyens
de continuer à m’exprimer en reliant ma tête et mon cœur,
afin que mes mots ne deviennent pas des réceptacles vides d’amour,
mais demeurent des Graal pour celles et ceux qui ont soif de s’y abreuver !


Depuis là, Ami•e, je te dis :
avant de me parler, avant de m’écrire, avant de commenter,
serais-tu d’accord de vérifier si ton cœur est connecté à tes pensées,
si la bienveillance est présente,
si la compassion te traverse de sa douce et pulsante vibration ?
Si ce n’est pas le cas, serais-tu d’accord,
plutôt que d’envoyer vers moi la réaction émotionnelle
que tu n’as pas su accueillir et qui te déborde de son intensité,
ou ton raisonnement démontrant en quoi tu as raison,
de prendre le temps de revenir vers toi,
d’aller explorer ce qui est stimulé en toi,
au niveau de tes croyances,
au niveau de tes références,
au niveau de ta vision du monde,
puis de regarder ce que cela vient toucher
au niveau de tes valeurs,
au niveau de tes aspirations
et au niveau de tes besoins ?
Et es-tu d’accord, plutôt que de m’envoyer ta réaction,
de prendre le temps de t’offrir de l’empathie ou d’en demander
avant de revenir vers moi depuis un cœur ouvert ?
Une fois que tu auras contacté ce que cela touche en toi,
dans la profondeur de ton être,
serais-tu d’accord de consacrer du temps et de l’énergie
à te relier à moi au niveau de la nappe phréatique de notre humanité,
en ce lieu sacré où nous pouvons nous rejoindre
en explorant ce que mes choix et ma manière d’être
montrent de mes valeurs, aspirations et besoins ?

Toi, mon Frère, ma Sœur en Humanité,
tu t’intéresses à l’écologie,
au développement personnel,
à la spiritualité,
tu rêves d’un monde meilleur :
avant de me parler, merci de vérifier si le lieu intérieur depuis lequel tu le fais

te semble être le terreau du monde que tu aspires à voir fleurir…
Si tu rêves de voir émerger une humanité aimante, bienveillante, en laquelle chacun•e se sent concerné•e par le bien-être d’autrui, merci de regarder si ce que tu t’apprêtes à me dire te semble être un pas vers cela…
Toi, mon Frère, ma Sœur en Humanité,
avant de me parler,
merci de prendre le temps de faire le chemin intérieur
de la tête au cœur,
afin que tes mots nous offrent un chemin de reliance,
soient un soutien à l’alliance plutôt que germes de division…
Merci de vérifier si tu as pris assez de temps
pour que se vive en toi « la contagion du cœur »,
afin que de notre échange puisse naître la joie profonde
de la rencontre de cœur à cœur,
en laquelle, même si des points de vue différents subsistent,
ils sont à accueillis avec respect et tendresse,
offrant à chacun la possibilité d’incarner avec force et dignité
les mille et une facettes du Vivant
et de s’enrichir de la différence de l’autre,
comme l’arc-en-ciel voit chacune de ses couleurs
s’embellir du contraste avec sa couleur voisine…

De mon cœur au vôtre, je vous souhaite une belle journée les Ami•e•s, en faisant le vœu que mes mots de ce jour soient un soutien pour l’incarnation de l’Amour au cœur de nos Vies !

Avec Amour,

Isâ Padovani
www.aucoeurduvivant.com



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