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 » L’amour tel qu’on l’entend habituellement est une absence d’amitié. C’est un t…


 » L’amour tel qu’on l’entend habituellement est une absence d’amitié. C’est un troc, un échange, du business. Tu me donnes ceci, je fais cela. Je ne couche pas avec la voisine, tu ne couches pas avec le voisin ; nous sommes fidèles. L’amitié, c’est être disponible à tout ce qui est possible. On n’est pas obligé de savoir si l’on est l’amant, le mari, l’ami, le père, l’enfant. Il y a un tas de rôles humainement possibles. À un moment donné, on ne se situe plus en fonction de ces rôles. Tout est souple. Si on rencontre quelqu’un, on n’a pas de rôle. Le rôle se crée dans l’instant et il s’efface dans l’instant.

Il faut trouver une créativité dans les relations humaines. Il n’y a pas une seule alternative — faire l’amour ou ne pas faire l’amour — il y a de multiples possibilités de rencontres humaines physiques, mentales, psychologiques. S’ouvrir à toutes ces couches, corporellement. Il n’y a pas que la tendresse ou la violence. Il y a toute une palette d’émotions. Par peur, par besoin de savoir quelque chose sur soi-même, on ne connaît généralement que l’un ou l’autre… et on néglige tout ce qui est au milieu.

C’est facile, les relations humaines, très facile. Il suffit d’aimer ce que l’on rencontre. Aimer, c’est donner la liberté. Là où il ne peut pas y avoir de conflit psychologique, on ne peut pas se fâcher. Des gens se fâchent avec vous ? Vous respectez cela. À un certain moment, on ne peut plus être fâché.

Il y a des souffrances inévitables, des souffrances physiques : quand on est torturé, quand on a certains accidents terribles. Mais la souffrance psychologique — souffrir parce que ma femme fait ceci, parce que mon mari fait cela, parce que telle personne est morte — est une chose inutile. On a déjà suffisamment de souffrances inévitables à affronter pour réserver notre capacité de souffrance à ces moments-là. Souffrir parce qu’on n’est pas aimé, de cela au moins on peut se passer. Cela ne nie pas l’intensité des rapports humains, au contraire. C’est le fantasme d’aimer qui rend mièvres les rapports humains.

On peut très bien vivre toute une vie avec quelqu’un dans un profond amour. Dans ce cas, ce n’est pas un fantasme d’aimer, c’est une résonance qui est là. Si vous n’avez pas l’idée d’aimer quelqu’un, vous n’avez pas non plus besoin de changer de mari tous les dix ans. Vous savez très bien qu’avec un autre ce sera pareil ; on rencontre uniquement sa propre problématique.

On peut passer toute une vie dans un rapport merveilleux, on peut passer toute une vie à approfondir ce rapport ; c’est un rapport sans demande, un rapport d’amour, dans le sens où l’on aime profondément ce qui est là. Autrement, il y a toujours déception. On est déçu, amer. On a la lèvre supérieure légèrement rétractée, symptôme physiologique des gens amers. On s’énerve facilement, on sursaute avec le téléphone, on est acariâtre parce que l’on est déçu sans le savoir, parce que l’on a demandé quelque chose qui n’existait pas. Cette prise de conscience nous libère de toute demande.

Que reste-t-il alors ? Il reste l’amour, le non-besoin.  »

Eric Baret

www.bhairava.ws

En photo : Rama et Sita, terre cuite, période Gupta, Bengale




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18 Commentaires

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  1. Quelle belle clarté, lucidité
    ?????

    Mais alors ne peut on pas se demander: qu’est-ce qui me fait vivre l’amour comme ça ?

    Qu’est ce qui amène l’appropriation:
    Ma femme, mon chien, mes clefs, mon travail, ma maison …

    Pourquoi y suis je attaché ?

    Quelle véracité que de faire cela ? Est-ce vrai où est ce le résultat de pensées associatives qui décrivent un idéal ?
    Cela n’est alors qu’un rêve.

    Si tout est phénoménal, un état, voué à disparaître: existe-t-il une expérience, une sensation qui serait la preuve que le Soi est bien là, ici maintenant.
    Est-ce que cela peut se révéler dans l’existence, dans la forme, plutôt que de se réaliser directement au-delà du mental et des interprétations, depuis le VOIR qui est l’action libératrice sans aucun effort ?

  2. L’Amour ne peut rien connaître car il est la Connaissance
    L’Amour ne peut devenir car il a toujours été
    L’Amour n’est pas une force de la nature car il est la Nature même
    L’Amour n’est pas un état de conscience car il est la Conscience même
    L’Amour ne peut renfermer la Vérité car il est la Vérité même
    L’Amour n’est rien car il est la Source de tout
    ??

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